Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
POUR LA PATRIE

courbées se joignent et se confondent, formant un long tunnel de verdure.

— Mon ami, dit le jeune médecin, que dirais-tu si un lien nouveau s’ajoutait à ceux qui nous unissent déjà ?

— Je dirais que voilà un nouveau bonheur pour moi, répondit Leverdier avec enthousiasme. Mais quel est ce nouveau lien ?… Pourtant je le devine, et pour cela je n’ai pas besoin d’être sorcier. Tout sage que tu es, les battements de ton cœur sont assez visibles, crois m’en. Tu aimes ma sœur adoptive, elle t’aime, et vous allez vous marier ; car rien ne s’y oppose et personne n’interviendra pour gâter votre bonheur. Certes, ce n’est pas comme dans les romans où le héros et l’héroïne ne parviennent à s’unir qu’après s’être arraché tous les cheveux, avoir versé des torrents de larmes et essayé de débarrasser la terre de leur inutile présence. Vous n’en serez pas moins heureux… Mais soyons sérieux. Vraiment, je suis enchanté…

— Et pourtant je ne t’ai pas encore dit de quoi il s’agit, dit Lamirande en souriant doucement. Avoue que les prémisses posées ne renferment pas tes conclusions. Je songeais