CHAPITRE III.
Jetons un regard sur le passé.
Quinze années avant les événements que nous venons de relater, Joseph Lamirande, âgé de 25 ans, venait d’être admis à la pratique de la médecine. Il avait choisi cette profession uniquement pour faire du bien à ses semblables ; car une modeste aisance que lui avait laissée son père, le dispensait de gagner son pain de chaque jour. Il savait, toutefois, que l’aisance n’est pas donnée à quelques privilégiés pour qu’ils passent leurs jours dans l’oisiveté et la mollesse. Au contraire, plus l’homme est débarrassé des soucis matériels de l’existence, plus il doit consacrer sa vie au service du prochain. Celui qui ne se procure le nécessaire qu’au prix d’un rude et incessant labeur est quelque peu excusable de songer à