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POUR LA PATRIE

état. Il eut bientôt la satisfaction de le voir revenir peu à peu à la vie. Enfin, le vieillard ouvrit les yeux et jeta un regard inquiet autour de lui.

— Qu’est-ce ?… Où suis-je ?… Oh ! je me souviens de tout maintenant… Mon protecteur, que vous êtes bon ! Merci ! mille fois merci ! Mais je ne serai pas longtemps un fardeau pour vous. Je sens que je vais mourir…

— Oui, mon ami, dit doucement le médecin, vous allez mourir. Il faut songer à votre âme ; il faut songer à Dieu et à ses jugements, mais aussi à sa miséricorde.

— Ah ! répond le mourant, il y a longtemps, bien longtemps que je néglige mes devoirs religieux. Mon cœur s’était endurci. J’étais tombé, non pas dans l’incrédulité, précisément, mais dans l’indifférence. Votre charité a fondu les glaces de mon âme. Je veux me confesser. Voulez-vous envoyer chercher un prêtre. Je sens que je n’ai pas de temps à perdre.

— Un vénérable père jésuite que j’ai envoyé quérir sera ici dans quelques instants… C’est lui qui entre. Confiez-vous à