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POUR LA PATRIE

cueillir pour l’amour de Jésus-Christ. Pour des motifs que je respecte, il désire n’être pas connu. Nous nous contenterons donc d’avoir soin de lui.

— Monsieur, dit la jeune femme en pressant affectueusement la main du vieillard, pendant que dans ses yeux brillait une lumière céleste, vous êtes mille fois le bienvenu. Nous tâcherons, par nos bons soins, de vous faire oublier vos chagrins qui sont grands, je le vois.

Le pauvre délaissé essaya de remercier ses bienfaiteurs ; mais il ne put que balbutier quelques mots inintelligibles. Les forces lui manquèrent tout à coup, et il serait tombé lourdement sur le parquet si Lamirande ne l’eût soutenu.

On le transporta sur un lit. Il était sans mouvement et sans vie apparente. Madame Lamirande le crut véritablement mort.

— Non, fit Lamirande, il n’est pas mort ; il reprendra même bientôt connaissance, mais il s’en va rapidement. Il n’en a que pour quelques heures. Dis à la servante de courir chez le Père Grandmont. Qu’il vienne sans tarder.

Puis le jeune médecin s’empressa de donner au malade les soins que réclamait son triste