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POUR LA PATRIE

besoin de repos. Plus tard nous reviendrons sur ce pénible sujet. Venez !

— Vous tenez réellement à m’amener chez vous ? interrogea le vieillard.

— Oui, j’y tiens beaucoup, plus même que je ne puis vous dire.

— Eh bien ! j’irai, mais à une condition : c’est que vous me promettiez de ne jamais le dénoncer.

Lamirande hésita. Faire cette promesse, c’était en quelque sorte s’engager à laisser le crime impuni. Persister dans sa détermination vis-à-vis du fils dénaturé, c’était condamner le père à mourir misérablement sur ce grabat. Puis il songea à l’âme de ce pauvre abandonné… Son âme était peut-être plus malade encore que son corps… Il n’hésitait plus.

— C’est bien ! je vous le promets.

Puis se retournant vers le fils.

— Misérable ! Les hommes ne connaîtront pas votre crime et votre honte. Mais la malédiction de Dieu vous atteindra. Allez !

— Je vous sais gré de cette bienveillante permission et de vos bons souhaits, fit Montarval qui avait repris son aplomb et son audace accoutumés.