Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/447

Cette page a été validée par deux contributeurs.
446
POUR LA PATRIE

être, M. Vaughan, aussitôt que les affaires politiques de cette époque furent un peu réglées, a voyagé pendant deux ans en Europe, visitant tous les monastères, couvents et lieux de retraite imaginables. Il est allé même jusqu’en Terre-Sainte. Je l’ai souvent entendu parler de ce voyage à mon père. Toutes ses recherches furent vaines ; le mystère est resté insondable.

— Et ce misérable journaliste — son nom m’échappe — qui avait joué un rôle si odieux, qui s’était vendu corps et âme au grand chef du satanisme, qu’est-il devenu ?

— Vous voulez parler de Saint-Simon, sans doute. Il a eu une bien triste fin. Il est mort fou, l’an dernier, après avoir passé je ne sais combien d’années dans une maison de santé. Il était possédé de la folie de la richesse. Il croyait toujours avoir autour de lui des monceaux d’or. Je l’ai vu une fois, c’était un spectacle navrant.

— Revenons plutôt à ce bon Lamirande. Votre pays lui est-il reconnaissant ? A-t-il au moins conservé son souvenir ?

— Oui, son nom est béni par tout notre peuple. Il est révéré comme un saint et