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POUR LA PATRIE

À chaque instant, il lui fallait ralentir le pas pour nous attendre.

Nous étions sur le sommet depuis une vingtaine de minutes, jouissant en silence du spectacle grandiose qui se déroulait sous nos regards ravis, lorsque le son de deux voix, parlant avec animation, vint frapper nos oreilles. Deux jeunes gens de vingt-cinq à trente ans s’approchaient du rocher où nous étions tous les quatre assis, sans nous apercevoir. L’un d’eux cria à l’autre qui s’était un peu éloigné de lui : « Par ici, Leverdier, voici un point de vue superbe ! » Je vis le frère Jean tressaillir et pâlir au nom de Leverdier ; tandis que mon ami M. G. poussa un petit cri de joie et de surprise. Il se leva, et adressa la parole aux deux jeunes gens qui étaient maintenant tout près de nous :

— J’ai entendu, dans votre conversation, le nom de Leverdier. J’ai bien connu autrefois M. Paul Leverdier, qui a été président de la Nouvelle France. Celui de vous deux qui s’appelle Leverdier serait-il son parent, par hasard ?

— Oui, monsieur, fit l’un des jeunes gens, en nous faisant un salut plein de courtoisie, celui que vous avez connu est mon père.