De sa main gauche, Lamirande indiqua le vieillard que son bras droit soutenait toujours.
— Il ne parlera pas, fit Montarval, je le connais.
— Mais ma parole suffira, dit Lamirande. Entre mon affirmation et votre dénégation, les honnêtes gens n’hésiteront pas.
— Au besoin, le vieux niera avec moi pour me sauver du déshonneur. Contre deux négations votre affirmation ne vaudra rien.
— J’attendrai que votre père soit mort pour vous dénoncer.
Montarval perdit contenance, car il comprenait fort bien qu’on ajouterait foi plutôt à la parole de Lamirande qu’à la sienne.
Le vieillard jeta un regard suppliant sur son protecteur.
— De grâce ! monsieur, ne le dénoncez pas, ne le déshonorez pas…
— Mais il mérite le mépris des hommes.
— Oh ! de grâce, de grâce, je vous en prie, ne le dénoncez pas.
— Allons, mon cher monsieur, fit Lamirande, venez-vous en chez moi. Vous êtes brisé par la fatigue et l’émotion ; vous avez