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POUR LA PATRIE

pénibles et certainement inutiles. J’ai consulté le Père Grandmont qui m’approuve entièrement. Ne le questionne pas sur ma destination, il l’ignore.

« Et maintenant, avant de te dire adieu, un mot, un dernier mot de politique, et un mot d’affaires. Le Père Grandmont te remettra ce que j’appelle mon testament politique. Tu en donneras communication aux amis, particulièrement à Houghton et à Vaughan. Vous y trouverez tout ce que j’aurais pu faire pour vous aider dans la tâche qui reste à accomplir : la séparation des provinces et l’organisation de la Nouvelle France. Je suis entré, ce me semble, dans tous les détails de ces deux grandes questions. Pesez le tout devant Dieu, et prenez en ce qui vous paraîtra utile. Quand même je serais resté au milieu de vous, je n’aurais pu vous rien dire de plus. J’ai mis dans ce document tout mon petit bagage de savoir, d’expérience et de vues sur l’avenir. D’ailleurs, ce qui est surtout nécessaire, c’est, avec l’intégrité de la foi catholique, l’union intime de nos compatriotes. Or cette union, je le sens, se fera plus facilement autour de mon souvenir qu’autour de ma personne.