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POUR LA PATRIE

La chute du gouvernement, la mort misérable de Montarval ont produit une révolution dans tous les esprits. Le mauvais génie du pays étant disparu, les intrigues cessent et les choses politiques prennent leur cours naturel. La politique de la séparation qui naguère paraissait à tant de personnes un rêve, une chimère, s’empare maintenant de tout le monde. Même ceux qui ne l’approuvent pas encore l’acceptent comme une chose inévitable. Il ne s’agit plus que de mettre cette politique à exécution, le plus promptement possible. Houghton est chargé de cette tâche, et il travaille à former un cabinet pour liquider la situation. Il s’était adressé tout d’abord à Lamirande. Celui-ci, sans refuser d’entrer dans le gouvernement qui ne devait exister que le temps nécessaire pour effectuer la séparation, avait demandé trois jours de grâce.

— Quand mon enfant sera dans sa dernière demeure, dit-il, je vous donnerai une réponse définitive. En attendant, travaillez, avec Leverdier et Vaughan, à la formation de votre cabinet, comme si je n’existais pas.

— C’est difficile, répliqua Houghton, de ne pas tenir compte de l’existence d’un homme