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POUR LA PATRIE

sale ? Si c’est une illusion, tous la partagent, car tous voient cette forme, et tous éprouvent une terreur qui fige le sang dans les veines.

— Eblis ! Eblis ! s’écrie tout à coup le mourant, tu m’as trompé ; tu m’avais promis le triomphe, et j’ai subi une défaite humiliante, je suis menacé de révélations qui me conduiront en prison, peut-être sur l’échafaud…

Il ne peut continuer, les forces l’abandonnent, et il retombe sur le coussin. Il n’a cependant pas perdu connaissance. Le prêtre s’approche du moribond et lui montrant le crucifix :

— Voici Celui qui ne trompe jamais, ni dans ce monde ni dans l’autre. Satan, Eblis, comme vous l’appelez, est le prince du mensonge. Il vous a trompé dans la vie présente, il vous trompe sur la vie future. Son royaume est l’enfer, lieu d’horribles tourments. Jésus-Christ, notre Dieu, vous offre le pardon avec le ciel. Renoncez au démon avant que l’éternité vous engloutisse.

Le sectaire se soulève de nouveau, soutenu par une force visiblement surhumaine.

— Votre Dieu, dit-il entre ses dents serrées, je le hais, je le hais ! Son ciel, lieu d’humilia-