Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/424

Cette page a été validée par deux contributeurs.
423
POUR LA PATRIE

mon ami. La lumière qui l’éclaire m’éclaire. Tout ce qu’il croit, je le crois, tout ce qu’il aime, je l’aime, tout ce qu’il adore, je l’adore, tout ce qu’il espère, je l’espère. On me demandera peut-être comment, à quelle occasion ce changement s’est opéré. C’est là un sujet trop sacré, trop intime pour que je puisse même l’effleurer ici. Qu’il me suffise de dire que l’effet, si étonnant qu’il vous paraisse, est encore bien moins extraordinaire que la cause qui l’a produit. Et maintenant un mot à ceux de mes amis que j’ai pu aveugler par mes sophismes en faveur de ce projet néfaste. S’ils ne peuvent envisager la question comme je l’envisage aujourd’hui, au point de vue surnaturel, qu’ils l’envisagent au moins comme l’honorable chef de l’opposition, au point de vue de la saine raison. Qu’ils considèrent que cette constitution est dirigée contre la religion, la langue, la nationalité de tout un peuple ; qu’elle a pour objet l’unification du Canada par la destruction de ce qu’un tiers de notre population a de plus cher au monde. Qu’ils se persuadent qu’une œuvre politique fondée sur une pareille base ne saurait être ni féconde, ni stable. C’est dans la séparation