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POUR LA PATRIE

les âges son œuvre de rédemption et de salut ; l’homme qui croit fermement à ces grandes vérités fondamentales ne peut pas voir les choses de la politique de la même manière que celui qui n’y croit pas. Quand je dis les choses de la politique, je parle de la vraie politique, non des questions de voies ferrées, de navigation, de commerce ; mais de ces grands problèmes dont la solution décide de l’avenir des peuples. Jusqu’ici, en discutant le projet de constitution dont la chambre est saisie, je n’envisageais que le côté purement humain de la question ; je ne voyais que la grandeur et la prospérité matérielles du pays ; et il me semblait que cette grandeur serait mieux assurée par l’union étroite des provinces que par leur séparation. Je m’aperçois maintenant que même au point de vue terrestre j’étais dans une étrange erreur, tant il est vrai qu’on ne voit pas bien les choses de ce monde à moins de s’élever au-dessus d’elles. Mais en ce moment la grandeur matérielle du pays me paraît d’une importance toute secondaire. La question qui s’impose à mon esprit, avant toute autre, la voici : Cette constitution que nous sommes appelés à voter n’est-elle pas destinée à mettre