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POUR LA PATRIE

De grand matin, le Père Grandmont dit la messe. Lamirande et Vaughan reçurent de sa main la sainte Communion. Vaughan était tout radieux, transfiguré.

— Que Dieu est bon, dit-il, à son ami, que Sa grâce est puissante ! Mon cœur était de glace, il y a quelques heures à peine ; maintenant, il est tout de feu. Naguère, je ne voyais rien de beau, rien de grand en dehors des choses matérielles et humaines ; à présent, tout ce qui est terrestre me paraît petit et insignifiant. Auparavant, le ciel était bien loin et encore plus incertain ; maintenant, la vie future est pour moi la vie réelle par excellence, et la vraie patrie est là-haut. Le vrai bonheur, je ne l’ai jamais éprouvé avant ce jour, la vraie joie m’était inconnue. Je suis tout changé, et tout me paraît changé. Je vois tout autrement, je comprends tout autrement, la vie, la mort, le monde, les hommes, les événements, le passé, le présent, l’avenir. Et c’est la grâce divine qui a opéré ce changement prodigieux en moi. N’est-ce pas que cette grâce est puissante et que Dieu est bon ?

Lamirande était ravi d’entendre son ami