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POUR LA PATRIE

cela formait un tableau digne, par sa suavité, du pinceau de Raphaël.

Il était près de dix heures du soir lorsque la cérémonie fut terminée.

Et maintenant, dit Vaughan, retournons au plus tôt à Ottawa. J’ai un grand devoir à remplir là-bas, de grands torts à réparer.

— Faut-il que je m’éloigne sitôt de mon enfant ! dit Lamirande ; j’aurais voulu passer la nuit auprès d’elle. Nous pourrions prendre le premier train demain matin. Je me sens l’âme brisée par l’émotion. J’ai besoin de quelques heures, non de sommeil, mais de prière.

— Soit, répliqua son ami, mais il faut que je télégraphie un mot à Houghton.

Il se rendit à un bureau voisin et télégraphia au chef de l’opposition :

« Pour l’amour de Dieu, ne laissez pas mettre la troisième lecture aux voix avant notre retour. »

Puis il retourna au couvent, et les deux amis, avec le Père Grandmont, passèrent la nuit dans la prière et de pieux entretiens. Vaughan édifia ses deux compagnons par les élans de sa foi, par sa ferveur, par sa piété tendre et confiante comme celle d’un enfant.