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POUR LA PATRIE

que c’était le désir de l’Enfant, et que le grand bonheur dans le ciel, c’est de vouloir ce que veut l’Enfant. Je ne le regrette pas, parce que cela peut vous rendre heureux.

— Mais si tu pouvais retourner au ciel maintenant, cela te ferait-il plaisir ?

— Cela me ferait grand plaisir, assurément, si c’était la volonté de l’Enfant et la vôtre.

— Eh bien ! ma fille, c’est ma volonté que tu retournes au ciel, et, j’en suis certain, c’est aussi la volonté de Celui que tu appelles l’Enfant. Pour interrompre ton bonheur, il a fallu que je fusse un égoïste et un insensé. Va ! retourne auprès de l’Enfant, de la Sainte Vierge, de ta mère, des saints et des anges, dans la lumière de gloire !

Et imprimant un long baiser sur le front de sa fille, il la déposa doucement sur le lit. Puis les roses quittèrent subitement ses joues et la cire couvrit de nouveau son visage ; et ses lèvres vermeilles blêmirent, mais elles gardèrent un sourire céleste.

Marie était retournée auprès de l’Enfant, de la Sainte Vierge, de sa mère, des saints et des anges, dans la lumière de gloire plus brillante que mille soleils.