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POUR LA PATRIE

J’étais avec Jésus, et la Sainte Vierge et maman, et les saints et les anges, dans une grande lumière, bien plus éclatante que mille soleils, mais qui ne m’éblouissait pas. Et je voyais la place que vous devez avoir, bien haut et cependant tout près de moi : je ne puis pas expliquer cela. Oh ! quel bonheur dans le ciel !

— Et pourquoi as-tu quitté ce bonheur, mon enfant ?

— Parce que l’Enfant Jésus m’a dit : « Marie, ton père t’appelle ; veux-tu quitter le ciel pour aller voir ton père ? » Et j’ai répondu : « Je suis heureuse ici et je voudrais y demeurer toujours ; mais si mon père m’appelle je veux aller le trouver. Vous me garderez ma place, doux Jésus, pour que je puisse la reprendre quand mon père n’aura plus besoin de moi ? » Et l’Enfant, qui est comme le Maître de ce beau ciel, me fit signe que oui, en souriant. Et je suis venue parce que vous avez besoin de moi, cher papa. Je tâcherai d’être bien bonne et de vous rendre heureux. Puis nous irons ensemble au paradis…

— Et tu ne regrettes pas d’avoir quitté le ciel, chérie ?

— Je ne le regrette pas, parce que j’ai vu