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POUR LA PATRIE

yeux fixés sur le lit. Un cri d’étonnement s’échappe simultanément de la bouche de tous. Avec stupéfaction, ils voient subitement les roses remplacer la cire sur les joues de l’enfant et ses lèvres pâles devenir vermeilles. Elle ouvrit ses grands yeux, et, voyant son père, l’appela doucement.

— Cher papa !

À cette voix connue, Lamirande tressaillit. Il baissa ses regards, et voyant sa fille pleine de vie, les bras tendus vers lui, le sourire sur les lèvres, il fut près de tomber en défaillance. Sa joie était indicible.

— Mon Dieu ! murmura t-il, que vous êtes bon !

Puis l’enfant se jetant dans les bras de son père, ils se serrèrent dans une longue et délicieuse étreinte, sans parler.

Ce fut enfin Marie qui rompit le silence.

— Cher papa ! dit-elle, j’étais morte, n’est-ce pas ? Ce n’était pas un rêve. J’ai souvent rêvé du ciel, mais ce n’était pas comme cela. Oh ! que c’est beau le ciel, cher papa ; sur la terre on ne peut rien imaginer de pareil.

— Tu étais bien heureuse ?

Oh ! oui papa, je ne puis dire combien.