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POUR LA PATRIE
« Couvent de Beauvoir, le 25 mars 1946.

« À monsieur Joseph Lamirande, député, Ottawa. Marie est tombée subitement malade. Le médecin sans espoir. Si vous voulez la voir en vie, venez au plus vite. — Sœur Antonin, supérieure ».

— C’est ma fille unique, dit Lamirande, ma seule joie en ce monde !

Houghton lui serra affectueusement la main :

— Pauvre ami ! pauvre ami ! murmura-t-il.

— Mon Dieu ! s’écria Lamirande, est-ce là le nouveau sacrifice que vous me demandez ! C’est trop ! C’est trop ! C’est plus que ma vie que vous me prenez !

Et le pauvre père éclata en sanglots.

Au bout de quelques instants, il maîtrisa son émotion au point de pouvoir parler.

— Un train part bientôt pour Québec. J’emmènerai Vaughan avec moi. Il me faut quelqu’un, et vous aurez peut-être besoin de Leverdier… Tenez bon aussi longtemps que vous pourrez. Nous ne savons pas ce qui peut arriver d’ici à quelques heures. Je sens que la crise touche à sa fin. Cette fin sera-t-elle