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POUR LA PATRIE

gneur : « Malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi, Bethsaïde, car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits autrefois dans Tyr et Sidon, elles auraient fait pénitence dans le cilice et dans la cendre. » La vue des miracles ne donne donc pas toujours la foi ; du moins, cette foi qui sauve, cette foi féconde parce qu’elle est accompagnée d’un changement de vie, de bonnes œuvres, de sacrifices, de dévouement. Par contre, des milliers ont cru sans avoir jamais vu d’autre miracle que l’Église, ce « signe dressé au milieu des nations, » selon les paroles du concile du Vatican. Mon cher ami, ne demande pas à voir des miracles ; car ils pourraient se lever contre toi, comme les miracles de Notre-Seigneur se lèveront au jour du jugement contre Corozaïn, Bethsaïde et Capharnaüm, ces villes qui voyaient des prodiges sans se convertir, et qui seront traitées plus durement que la terre de Sodome. Demande plutôt la force de vivre selon la foi. Car tu as beau dire, si tu veux creuser jusqu’au fond de ton cœur, tu verras que c’est là où se trouve le véritable obstacle.

— Il te semble donc que j’ai déjà la foi !