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POUR LA PATRIE

ger, tout en ayant l’air de les suivre, semble réduit à quia. Montarval lui-même, si fécond en ressources, ne trouve plus rien. On aurait dit que, désespéré, il attendait la fin. Et les cris : Question ! Aux voix ! redoublent. Enfin Vaughan se lève. Le silence se fait aussitôt.

— Monsieur le président, dit-il, je ne puis laisser mettre la deuxième lecture aux voix sans donner un mot d’explication, sans dire ce que je pense de la position qui nous est faite. J’ai examiné les documents confiés par l’archevêque de Montréal à mon ami le député de Charlevoix. Leur parfaite authenticité ne saurait être mise en doute. Il est donc établi que le projet de constitution dont la chambre est saisie est l’œuvre, non du cabinet, mais d’une société occulte. Le secrétaire d’État et le premier ministre sont les deux principaux chefs de cette organisation secrète. Je déteste les associations de ce genre, les intrigues ténébreuses qui ne sont ténébreuses que parce qu’elles sont criminelles. C’est dire assez clairement que je n’ai plus aucune confiance dans le premier ministre et son collègue le secrétaire d’État. C’est dire aussi que le ministère actuel doit disparaître. Toutefois,