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POUR LA PATRIE

À la réunion des députés opposés au gouvernement, il fut décidé que l’on précipiterait le dénouement, en insistant sur la mise aux voix de la deuxième lecture, dès l’ouverture de la séance, à huit heures. Si nous devons avoir la majorité, disaient Houghton et Lamirande, nous l’aurons ce soir, avant que Montarval ait le temps de nouer d’autres intrigues.

La chambre était au grand complet. Elle se composait de 243 membres, sans compter le président qui, on le sait, ne vote que lorsqu’il y a partage égal des voix. Si tous les députés votaient, ce partage égal ne pourrait pas se produire.

Les tribunes regorgeaient de monde. Une agitation fiévreuse régnait partout. L’assemblée était houleuse. Le président, en prenant son siège, put difficilement obtenir un peu de silence et un ordre relatif.

Aussitôt que la séance est ouverte, éclatent les cris bien connus : Question ! Question ! Aux voix ! Aux voix ! Personne ne se lève pour parler. Les ministres paraissent aux abois. Sir Henry, d’ordinaire si habile à discerner ces courants dangereux qui se forment subitement au sein des assemblées, à les diri-