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POUR LA PATRIE

— Ce qui indique clairement, continua Lamirande, que quelqu’un à Ottawa avait des raisons de croire que le train sur lequel se trouvaient les deux amis n’était pas très sûr. Évidemment, le pauvre Duthier a mal compris l’avertissement. Voyant les deux amis quitter le train à Mile End, il crut pouvoir continuer sa route sans inconvénient. Son manque de perspicacité lui a coûté la vie. Ces deux amis, avec lesquels il ne faisait pas bon de voyager, c’étaient, sans aucun doute, le député de Portneuf et votre humble serviteur. Depuis la mort de M. Ducoudray, j’étais constamment suivi par ce malheureux Duthier. Je ne pouvais faire un pas sans l’avoir à mes trousses. Maintenant, pourquoi ne faisait-il pas bon de voyager en compagnie de ces deux amis ? Quand vous connaîtrez, monsieur le président, les documents qu’ils portaient, vous comprendrez pour quelle cause le train qu’ils avaient pris ne devait pas se rendre à destination. Vous comprendrez aussi à quelle inspiration ont dû obéir les deux malfaiteurs qui ont déplacé le rail.

Les députés et les spectateurs qui remplissaient les tribunes respiraient à peine. On