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POUR LA PATRIE

autres députés partirent pour le lieu du sinistre. Vers quatre heures, le président reprit son siège et la séance continua. Le premier ministre demanda que la deuxième lecture du projet de constitution fût votée. Nous lèverons ensuite la séance, dit-il.

Le président mettait la question aux voix, lorsqu’une rumeur, des exclamations de surprise l’interrompirent. Montarval devint livide. Lamirande et Leverdier venaient d’entrer.

Rendu à son siège, Lamirande prit aussitôt la parole.

— Monsieur le président, avant que vous mettiez la question aux voix je demande la permission de faire quelques observations. Ou plutôt, pour avoir le droit de les faire, je propose que le débat sur la deuxième lecture du bill soit ajournée. Et d’abord, monsieur le président, on a paru surpris de nous voir en vie, le député de Portneuf et moi. Je m’explique cette surprise, car je viens d’apprendre l’épouvantable catastrophe arrivée au train sur lequel on nous croyait et sur lequel nous étions effectivement en partant de Montréal. Si nous ne sommes pas parmi les morts et les