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POUR LA PATRIE

aurait des explications à donner à la chambre. Il peut arriver d’une minute à l’autre.

À ce moment on remet un télégramme à Montarval. Par un effort suprême, il réussit à prendre un air grave et consterné en lisant la dépêche.

— Malheureusement, dit-il, nous n’entendrons jamais les explications de notre collègue. Je viens de recevoir une dépêche qui annonce une affreuse nouvelle que la chambre apprendra avec une profonde douleur.

Puis, il donna lecture du télégramme.

« Pointe Gatineau, 12 mars, 3 heures de l’après-midi,

« Il vient de se produire, à deux milles d’ici, une terrible catastrophe. Le train numéro 9, parti de Montréal à 1 heure, a déraillé pendant qu’il marchait à une vitesse de quatre-vingts milles à l’heure. Le convoi est tombé d’une hauteur considérable et a été mis en pièces. Impossible en ce moment de donner la liste des tués et des blessés, mais le nombre des victimes est très considérable. Sept personnes seulement n’ont pas été blessées ou n’ont reçu que des contusions relativement légères. Ce sont Michel Panneton et George