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POUR LA PATRIE

Puis tout haut :

— Mon cher monsieur, vous paraissez souffrant. Nous sommes venus, mon ami et moi, vous porter secours. Vous avez besoin de manger, sans doute ; vous avez besoin de remèdes et de soins. Ne voulez-vous pas que je vous fasse entrer à l’Hôtel-Dieu ? Vous y seriez infiniment mieux qu’ici…

Une expression pénible et amère contracta le visage du vieillard.

— Non, dit-il, je veux mourir ici ; quelqu’un m’enterrera, ne serait-ce que pour se débarrasser de mon cadavre.

— Il ne s’agit pas de vous enterrer, mon cher monsieur, dit Lamirande, mais de vous soigner et de vous guérir.

— Pourquoi vous intéressez : vous à moi ? dit le vieillard. Je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas… Je n’ai pas d’ami…

— Oh oui ! vous avez des amis. Nous ne vous connaissons pas, il est vrai, mais nous voyons que vous êtes seul, que vous êtes malade, que vous êtes un membre souffrant de Jésus-Christ. Cela suffit pour vous donner droit à notre amitié…

— Qui êtes-vous ? Pourquoi venez-vous