Leverdier vint rejoindre Lamirande. Il avait remis tous les documents dans son sac de voyage qu’il tenait à la main.
— Nous allons manquer le train, dit-il à Lamirande.
En effet, à ce même moment le cri : En voiture ! All aboard ! se fit entendre.
— Je ne puis laisser mourir cet homme, dit Lamirande. Le devoir du moment est ici. Du reste, dans une heure, il y aura un train pour Ottawa par le Grand Atlantique.
Et il continua de prodiguer ses soins à l’ouvrier qui commençait à donner quelques signes de vie.
Duthier, qui s’était approché, avait entendu les dernières paroles de Lamirande.
— Mon télégramme m’avertit, se dit-il, de ne pas voyager avec ces messieurs. Le maître ne veut pas, sans doute, pour une raison ou pour une autre, que j’arrive à Ottawa en même temps qu’eux ; mais puisqu’ils vont prendre le train du Grand Atlantique je puis bien, sans désobéir, continuer par ce train-ci.
Et au moment où le convoi s’ébranle, il saute sur le marchepied d’un des wagons. Dans quelques instants le train file vers Ottawa