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POUR LA PATRIE

— Maître, dit l’huissier, il y a du nouveau. Lamirande vient de recevoir une dépêche de l’archevêque de Montréal et il se prépare à partir par le train de neuf heures avec Leverdier.

— Très bien, suis-les jusqu’à l’évêché. Quand ils en sortiront, observe-les attentivement. Tu es assez intelligent pour voir, au seul aspect d’un homme, s’il est de bonne ou de mauvaise humeur, heureux ou contrarié. Regarde surtout Leverdier. Plus facilement que Lamirande il laissera lire sur ses traits l’état de son âme. Si Leverdier, en sortant de l’évêché, a l’air joyeux, et si tous deux se dirigent vers la gare du Pacifique pour prendre le train d’une heure, télégraphie-moi immédiatement ces quatre mots, sans signature : Beau temps, une heure. Si Leverdier a l’air triste et abattu, tu n’auras pas besoin de télégraphier du tout.

— Mais s’il n’avait l’air ni triste ni joyeux ?

— Cela ne se peut pas ! Et maintenant, avant de partir pour Montréal avertis tes deux compatriotes de se tenir à mes ordres, dès onze heures.