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POUR LA PATRIE

venais à mourir, je serais certaine d’aller au ciel, et je n’aurais plus peur d’aller en enfer. Vous écrirez à la Mère Supérieure, n’est-ce pas ? cher Papa, car vous devez vouloir que votre petite fille aille au ciel où est maman, et où vous irez vous-même. Ça vous ferait de la peine, je pense, si vous ne m’y trouviez pas. Votre petite fille qui vous aime beaucoup et qui vous embrasse.

Marie.

« J’ajoute ceci pour vous dire que j’ai montré le brouillon de ma lettre à la mère Thérèse qui me fait la classe pour faire corriger les fautes de français. Elle a pleuré beaucoup en la lisant. Pourquoi a-t-elle pleuré ? Est-ce qu’il y a quelque chose dans cette lettre qui a pu lui faire de la peine ? Moi je pleure seulement quand j’ai de la peine.

« Encore votre petite fille qui vous aime.

Marie.

— Mon Dieu, murmura Lamirande, en remettant dans son portefeuille cette lettre sur laquelle étaient tombées de douces larmes, je pourrai tout supporter tant que Vous me laisserez cette enfant !