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— Il n’a jamais été mieux équilibré… Mais laissons cela. Je veux, Vaughan, te faire une question et je te demande de me répondre sincèrement. Si je prouvais tout ce que dont j’ai accusé Montarval, serais-tu toujours favorable au projet du gouvernement ?

— Oui, mon ami, je le serais !

— Tu voterais cette constitution quand même il te serait prouvé, clair comme le jour, qu’elle est le fruit d’une conspiration ténébreuse, qu’elle n’a qu’un but : l’écrasement de la race française et de la religion catholique !

— Oui, je la voterais même dans ces conditions ; car, tu le sais, je suis en faveur d’un Canada uni, d’un Canada grand, imposant. Tu le sais également, je n’ai aucune haine contre la race française ni contre la religion catholique, loin de là. J’admire les efforts héroïques que tu fais pour les conserver. Mais, enfin, si la race française et la religion catholique ne peuvent pas s’accommoder d’un Canada s’étendant d’un océan à l’autre, tant pis pour elles !

— Mais crois-tu qu’un pays pourrait être vraiment grand, vraiment prospère, vraiment heureux, s’il devait son origine à une conspi-