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POUR LA PATRIE

pauvreté, on entend le manque du nécessaire ou du très-utile.

— Tout est relatif dans le monde, fait son compagnon. Sans doute, si vous me comparez à celui que nous allons visiter, je ne suis pas pauvre. Mais comparé à d’autres, à Montarval, par exemple, je le suis affreusement.

— Pourtant, celui qui peut se donner le nécessaire et même l’utile n’a pas le droit de se dire pauvre. Il est permis, sans doute, de travailler à rendre sa position matérielle meilleure, mais à la condition de ne point murmurer contre la Providence si nos projets ne réussissent pas au gré de nos désirs. La richesse que vous souhaitez serait peut-être une malédiction pour vous. Soyons certains, cher ami, que Dieu, qui nous aime, nous donne à chacun ce qui nous convient davantage. Il connaît mieux que nous nos véritables besoins.

l’Aurea mediocritas, soupira le journaliste, convient aux esprits médiocres, à ceux qui n’ont point d’ambition, qui vivent au jour le jour, qui n’aspirent pas à la gloire, au pouvoir, qui ne rêvent pas les grandeurs, qui se renferment dans leur petit négoce et dont l’horizon se borne à la porte de leur boutique ou