Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/298

Cette page a été validée par deux contributeurs.
297
POUR LA PATRIE

il se pencha vers son collègue, sir Henry, et lui dit quelques mots à l’oreille. Le premier ministre parut surpris, mais Montarval lui fit un signe qui voulait dire : « C’est cela ! » Alors le chef du cabinet écrivit un billet ; puis sortit dans le couloir derrière le siège du président. Duthier s’y trouvait. Sir Henry lui fit un signe imperceptible pour tout autre. L’huissier vint à la rencontre du premier ministre, mais sans paraître le voir. Au moment où les deux hommes se croisaient, sir Henry glissa dans la main de l’employé le billet qu’il avait écrit. Deux minutes après, Duthier l’avait fait remettre par un page à Saint-Simon.

Montarval se borna à quelques observations assez vagues. Le but que nous poursuivons, dit-il, est le développement de l’œuvre de la Confédération inaugurée il y a près de quatre-vingts ans ; c’est de rapprocher, c’est de lier, c’est de cimenter les éléments épars sur toute la surface de ce qui fut l’Amérique anglaise et qui sera l’Amérique canadienne ; c’est de faire de tous ces éléments une nation. On a parlé de fonder une Nouvelle France. Ce serait un malheur national. Au lieu de républiques minuscules, fondons un grand et beau pays. Sans