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POUR LA PATRIE

— Juste à temps, dit Vaughan. Au revoir !

— Nous t’accompagnons, dit Lamirande.

Les deux amis montèrent en voiture avec le jeune Anglais et s’installèrent à côté de lui comme des gens qui se mettent en voyage. Vaughan était vivement intrigué, mais il avait résolu de ne plus faire de questions.

Un instant après Duthier entra et prit un siège auprès des trois amis, déploya un journal et se mit à lire les nouvelles du jour avec un intérêt marqué.

— Tiens-toi prêt, dit tout bas Lamirande à Leverdier.

À peine avait-il donné cet avertissement que le timbre de la gare sonna deux coups et le chef du train fit entendre le traditionnel : All aboard ! Le convoi s’ébranla. Alors Lamirande saisissant la valise vide qu’il avait placée dans le filet avec l’autre, et disant rapidement Au revoir ! à Vaughan de plus en plus intrigué, s’élança hors du train, suivi de Leverdier. Ils purent sauter sur le quai de la gare sans difficulté. Duthier, qui ne s’attendait aucunement à ce manège, et qui était réellement plus ou moins occupé à lire, ne s’aperçut du départ de ceux qu’il avait mission de suivre que lorsqu’ils