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POUR LA PATRIE

— Oui, certainement, si ce que tu demandes est praticable.

— Oh ! c’est facile. Je te demande de bien vouloir prendre le train à dix heures et demie pour Toronto…

— C’est précisément ce que je me proposais. Quelle commission peux-tu bien avoir à faire faire à Toronto ?

— Je te demande de déposer au bureau de poste de Toronto quelques centaines de lettres, voilà tout.

— Pourquoi ne les déposes-tu pas ici ?

— Tu ne devais pas faire de questions !

— En effet ! Mais où sont tes lettres ? C’est encore une question. Celle-là est permise, sans doute !

— Elles sont chez Leverdier. Pardonne-moi si je fais le mystérieux. Tu connaîtras tout plus tard. Pour le moment je puis te dire seulement que j’ai de graves raisons de croire que si je déposais ces lettres, ici à Ottawa, elles ne se rendraient pas à destination.

— Cela me suffit. Sans doute je brûle d’envie de savoir quel roman se cache là-dessous, mais je suis assez raisonnable pour attendre l’explication promise.