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POUR LA PATRIE

— J’ai une idée ! s’écria le journaliste. Il n’est pas probable que le bureau de Toronto soit surveillé. J’irai les déposer là. Ce sera porter la guerre en Afrique !

— Ton idée a du bon, mais elle n’est bonne qu’à demi ; car Montarval doit nous surveiller encore plus que les agents de poste. On lui rend compte de chaque pas que nous faisons, j’en suis convaincu. Tu connais le fameux Duthier, l’ancien domestique de sir Henry, devenu l’un des huissiers de la chambre. Eh bien ! cet individu était sur le train, hier soir, lorsque je suis descendu à Montréal ; il était encore sur le train qui m’a ramené à Ottawa la nuit dernière. Il me filait, je n’en ai aucun doute. Si tu allais à Toronto il serait sur tes trousses. Je crois avoir trouvé la solution de la difficulté. Il faut que Vaughan porte ces lettres à Toronto. Il peut s’y rendre sans exciter de soupçons. Allons le trouver.

Dix minutes plus tard les deux amis étaient rendus chez le jeune Anglais qui se préparait à sortir.

— Vaughan, dit Lamirande, veux-tu me rendre un service, sans me questionner ?