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POUR LA PATRIE

— Ah ! murmura-t-il, si je pouvais mourir moi-même !

— Monseigneur, reprit le député, l’exécution du devoir exige parfois des sacrifices infiniment plus durs que la mort elle-même qui, pour nous chrétiens, n’est, après tout, que le passage douloureux à une vie meilleure.

— Si j’exposais mes prêtres à la mort pendant que moi-même je suis en sûreté, je me rendrais odieux à tout jamais, odieux à moi-même…

— C’est pourquoi je disais tout à l’heure que la mort n’est pas toujours le plus grand sacrifice que Dieu puisse nous demander. Se rendre odieux à soi-même et aux autres, c’est mille fois plus terrible que mourir, pour un homme de cœur… Mais si le devoir est là, Monseigneur !

— Si j’avais la certitude que je ne me rendrais pas odieux au ciel, en même temps ; si j’étais certain que mon devoir est là où vous le voyez ; si j’avais au moins lieu d’espérer que mes révélations nous délivreraient du joug maçonnique qui nous menace ! Mais je n’ai aucun tel espoir. J’ai songé à tout ce que vous dites, mon cher monsieur ; j’ai examiné