Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.
266
POUR LA PATRIE

Et de grosses larmes coulaient sur les joues flétries du saint évêque.

— Mais, Monseigneur, croyez-vous, vos vénérables collègues croient-ils, que les auteurs de ces menaces osent les mettre à exécution ? Croyez-vous réellement que si vous vous serviez des informations que vous avez reçues vos prêtres soient assassinés ?

— Ducoudray poignardé en pleine rue Sainte-Catherine, pour ainsi dire sous les yeux de la police, n’est-ce pas une réponse terriblement péremptoire à votre question ?

Lamirande ne put contester la force de cette réplique. Tous gardèrent le silence pendant quelques instants.

— Si, au moins, ils m’avaient menacé, en même temps que mes prêtres, reprit l’archevêque, ma décision aurait été bientôt prise, avec la grâce de Dieu. J’aurais pu dire à mes collaborateurs : « Voici un grand devoir à accomplir ; cela, nous coûtera peut-être la vie à vous et à moi ; accomplissons-le quand même et que la volonté de Dieu soit faite ! » Mais voyez l’habileté infernale de ces malheureux ! Pas une des lettres ne contient une menace contre moi personnellement ; au contraire,