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POUR LA PATRIE

dénoncerez comme conservateur outré, comme réactionnaire. Appelez-moi clérical, si vous voulez. Ces attaques me vaudront la confiance des conservateurs ; et cette confiance me permettra de manœuvrer à mon aise.

— Et que faudra-t-il dire de Lamirande et de sa bande de fanatiques ? interroge Ducoudray.

— Tout ce que vous avez dit jusqu’ici, et même davantage, si c’est possible. Vous direz qu’ils ne demandent la séparation que par ambition personnelle, et par fanatisme ; que s’ils y réussissent, leur premier soin sera de rétablir l’Inquisition, de faire voter des lois pour forcer tout le monde à assister à la basse messe six fois la semaine, et à la grand’messe et aux vêpres, le dimanche…

— Avec abonnement obligatoire au journal de Leverdier pour tous les pères de famille !…

— Très bien ! frère Ducoudray, je vois que vous saisissez parfaitement mon idée, et je suis convaincu que vous la traduirez fidèlement. En accablant les cléricaux et les ultramontés de ridicule, vous convaincrez les conservateurs de la nécessité de se maintenir