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POUR LA PATRIE

effet, chaque lettre est écrite, cachetée, adressée et affranchie par moi-même ou par un de mes deux secrétaires que vous connaissez, mise dans une autre enveloppe et envoyée à un associé avec un mot lui disant de la jeter au bureau de poste. C’est un service qu’on peut demander, sans aucun danger, au moins avancé de nos amis, même à ceux d’entre eux qui ne soupçonnent seulement pas le véritable but de notre organisation, qui n’y voient qu’une compagnie d’assurance.

— Voilà une idée lumineuse, un vrai trait de génie, s’écria sir Henry, la figure toute épanouie. Que vous avez du talent !

— C’est le seul espoir qui nous reste. À l’heure qu’il est la table de l’évêque doit être littéralement couverte de ces lettres. La mort de Ducoudray est de nature à lui faire croire que ce n’est pas une vaine menace et c’est là tout ce qu’il y a d’avantageux dans la suppression violente du traître. Peut-être en viendra-t-il à la conclusion qu’il doit se taire. J’ai eu bien soin de ne pas le menacer personnellement. Au contraire, plusieurs des lettres disent formellement qu’on ne lui tou-