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POUR LA PATRIE

CHAPITRE XXI.


Expedit enim mihi mori magis quam vivere.
Il m’est plus avantageux de mourir que de vivre.
(Job. iii. 6.)


Ducoudray était mort depuis dix jours. On ne parlait encore que des témoignages extraordinaires que l’archevêque de Montréal et le Père Grandmont avaient rendus à l’enquête du coroner. À Ottawa, la chambre siégeait à peine une demi-heure par jour, tant les esprits étaient préoccupés et distraits. Le projet de loi du gouvernement n’avait pas même subi sa première lecture. Pour des motifs qu’il est facile de deviner, sir Henry Marwood et Montarval voulaient en saisir la chambre le plus tôt possible ; mais les autres ministres et les principaux partisans du cabinet, ne connaissant pas ce que redoutaient les deux chefs, étaient d’un avis contraire. « Donnez aux esprits le temps de se calmer, disaient-ils. Ce meurtre de Ducoudray, qui n’a sans doute aucune