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POUR LA PATRIE

être les archives d’une société secrète et me donna de longues explications sur cette organisation. Je ne crois pas devoir entrer dans plus de détails en ce moment. J’avoue que, tout en l’écoutant avec attention et le plus vif intérêt, je me demandais si tout cela n’était pas une terrible mystification. Il parut lire ma pensée dans mes yeux, car il me dit :

— « Monseigneur, avant vingt-quatre heures, vous aurez la preuve que je ne vous mystifie pas. »

L’entrevue dura environ deux heures. Avant de partir il me demanda la permission d’ôter son habillement de prêtre.

— « Je n’ai plus besoin de me déguiser, » me dit-il. Il m’avait expliqué auparavant qu’il s’était ainsi travesti pour n’être pas reconnu ; mais il ne m’avait pas dit un mot des ultionistes qui le poursuivaient. Je le fis passer dans ma chambre à coucher, et, bientôt après, il en sortit habillé en laïque. Il me remit la soutane et le chapeau qu’il portait et me pria de les faire remettre au curé de Longueuil. Puis il partit, après avoir demandé ma bénédiction. Je le conduisis à la porte moi-même. Je passai le reste de la nuit à examiner les documents qu’il m’avait laissés. En apprenant sa fin tra-