Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.
244
POUR LA PATRIE

donc, sachant parfaitement bien que je ne me rendrai pas chez moi ; car, je le sens, la protection céleste qui m’était accordée en vue de ce que j’avais à accomplir, me sera désormais retirée. Ainsi soit-il ! Adieu mon Père ! Merci ! ô mille fois merci de m’avoir ouvert les portes du ciel. »

Et il partit ainsi, malgré nos supplications. Ai-je besoin de vous dire que le frère et moi nous voulûmes le suivre et que nous ne renonçâmes à notre projet qu’en constatant que M. Ducoudray en était profondément peiné.

Et les larmes coulèrent abondantes sur les joues ridées du Père Grandmont.

Monseigneur donna ensuite son témoignage :

— Entre dix et onze heures, comme je me préparais à me mettre au lit, on sonna à la porte de l’évêché. Le domestique ouvrit et vint me dire qu’un prêtre voulait me voir pour une affaire qui ne souffrait pas de délai. Je le fis entrer dans ma chambre. Il portait un sac de voyage et un paquet assez volumineux. Il me déclara aussitôt qu’il n’était pas prêtre, me dit son nom et me raconta en quelques mots ce que le Père Grandmont vient de vous relater. Il me remit ensuite des documents qu’il déclara