Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/244

Cette page a été validée par deux contributeurs.
243
POUR LA PATRIE

maison jusqu’à l’archevêché ; que trois fois il croyait que tout était fini, mais qu’une protection visible du ciel l’avait sauvé ; qu’en revenant de l’évêché au Gésu il avait constaté que trois sicaires le poursuivaient ; que pendant ce trajet encore il avait éprouvé la même protection surnaturelle.

— « Maintenant, me dit-il, qu’ils fassent leur œuvre ; je suis prêt à mourir, je désire mourir pour expier mes crimes. »

Il entendit la messe et reçut la sainte communion avec une ferveur vraiment angélique. Après notre action de grâces, je le suppliai de rentrer avec moi au collège pour la nuit ; ou, au moins, de nous permettre, au frère qui avait servi la messe et à moi, de l’accompagner chez lui. Il refusa avec douceur mais avec une fermeté qui n’admettait pas de réplique.

— « Ce ne serait, dit-il, qu’un répit de quelques heures. Rien au monde, aucune puissance humaine ne peut me sauver de la mort qui m’attend. Quand même je ne sortirais jamais du collège, ils trouveraient le moyen d’y pénétrer avant quarante-huit heures. En ce moment je suis encore soutenu par le Pain de vie et je ne crains pas la mort. Serai-je aussi bien préparé plus tard ? Je pars