Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/235

Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
POUR LA PATRIE

L’étranger s’éloigne rapidement. À une faible distance de l’église un magasin est encore ouvert. Il y entre et demande qu’on lui indique où se trouve le bureau public de télégraphe et de téléphone. C’est dans le voisinage. Il y court. Le gardien du bureau est seul. L’étranger lui fait un signe presque imperceptible auquel l’employé répond par un geste fait comme par hasard. Un deuxième signe provoque une deuxième réponse. Alors l’étranger s’assied devant le double instrument. Se servant d’abord du téléphone, il se met lui-même directement en communication avec un certain numéro à Montréal. Il sonne. On lui répond.

— Est-ce bien le numéro 11 demande-t-il ?

Ce numéro n’a rien de commun avec les numéros du téléphone.

Comme la réponse a été satisfaisante, il continue :

— Attention au télégraphe, je vais écrire… Es-tu prêt ?… Eh bien ! voici :

Et déposant le récepteur du téléphone, il prend la plume télégraphique et écrit la note suivante qui se reproduit, à l’instant, à Montréal, lettre par lettre, et dans l’écriture même