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POUR LA PATRIE

aux pieds du ministre de Jésus-Christ son insupportable fardeau. Il se releva tout rayonnant. Longtemps le vénérable prêtre le tint serré sur sa poitrine, murmurant : « Quelle joie ! Mon Dieu, quelle joie ! »

— Mon Père, dit Ducoudray, vous savez ce qu’il me reste à faire. J’ai en ma possession tous les secrets de l’horrible secte, toutes ses archives. Il faut que je communique tout cela à l’archevêque de Montréal avant demain matin, cette nuit même ; car, je le sais, je suis déjà condamné à mort. Le chef de la secte, me soupçonnant, m’a fait suivre par un de ses ultionistes qui m’a vu à l’église, qui a dû remarquer mon émotion, qui m’attend au dehors et qui me frappera au premier moment favorable. Je ne crains pas la mort. Au contraire, je suis heureux d’offrir ma vie à Dieu en expiation de mes crimes. Mais je ne veux pas qu’on m’assassine avant que j’aie eu le temps de dévoiler les abominations du satanisme. C’est pour cela, et non par crainte de la mort, que je vous demande de m’aider à me déguiser.

Une demi-heure plus tard, deux prêtres sortaient du presbytère ; l’un était un vieillard,