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POUR LA PATRIE

qui m’écrase, si je pouvais sortir des griffes de Satan et me jeter dans les bras de Jésus-Christ, que je serais heureux !

Que de pauvres âmes tiennent ce langage ! que de misérables pécheurs voudraient sortir de l’état affreux où ils se trouvent, mais qui ne parviennent pas à dire : je veux. Une fausse honte les retient, un démon muet les possède. Ils n’auraient qu’un pas à faire, qu’un mot à dire ; et ce pas, ils ne le font point, ce mot, ils ne le disent point. Mystère insondable de la grâce de Dieu qui est toujours suffisante pour sauver et qui ne sauve pas toujours ; et qui, parfois, sans jamais détruire le libre arbitre, est versée dans l’âme avec tant d’abondance qu’elle semble arracher l’homme au mal comme malgré lui !

Ducoudray s’arrêtera-t-il au fatal je voudrais, ou prononcera-t-il le sublime je veux qui fait tomber les chaînes de l’esclavage spirituel ?

Comme tous les pécheurs qui voudraient se convertir, il éprouve la tentation de la fausse honte, sentiment à la fois si puéril et si redoutable. Mais chez lui, à cette tentation qui suffit à éloigner tant de pauvres malades du céleste Médecin, se joint une épouvante infi-