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POUR LA PATRIE

Lorsque, dans deux ou trois jours, la tempête finie, on aurait retrouvé les cadavres de Saint-Simon et de son compagnon, qui aurait pu soupçonner seulement que dans une trouée de la poudrerie Lamirande avait vu le commencement de cette tragédie et l’avait laissée s’accomplir ? Il fut donc penché sur le bord de l’abîme que nous côtoyons sans cesse et où tous nous tomberions à chaque instant si la grâce divine ne nous retenait : l’abîme du péché.

Avec un cri d’effroi et d’horreur à la pensée de l’épouvantable chute qu’il allait faire, il se ressaisit. La lutte, en réalité, n’avait duré qu’un instant, le temps de faire quelques pas. Il arrêta son cocher et lui fit part de ce qu’il venait de voir. Heureusement, une maison était proche. Ils obtiennent du secours ; puis, avec précaution, pour ne pas s’égarer à leur tour, ils se dirigent vers l’endroit où Lamirande a entrevu les victimes de la tempête. Ils les trouvent enfin. Les malheureux ayant perdu leur robe de traîneau, n’ont rien pour se mettre à l’abri du froid. Complètement désorientés, épuisés par leurs efforts désespérés pour dégager leur cheval et pour se faire entendre, ils