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POUR LA PATRIE

paient à chaque instant. Il écrivait une phrase, puis il fallait répondre à une question ; au milieu d’une période, il était obligé de s’arrêter pour régler une dispute, ou donner une direction.

Pendant ce temps, Lamirande était condamné à une inactivité relative qui le torturait. Malgré l’angoisse qui lui tenaillait le cœur à la vue de sa bien aimée Marguerite qui s’en allait vers la tombe, il ne se laissa ni absorber ni dominer par la douleur. Le patriotisme l’emporta chez lui même sur l’amour conjugal. Il ne pouvait pas se résoudre à quitter sa femme pour longtemps ; mais il dirigeait les travaux du comité central, aidait à la rédaction de la Nouvelle-France et allait parler aux assemblées convoquées à Québec et dans les environs. Quant à sa propre élection, il n’avait guère besoin de s’en occuper ; car ses commettants, qui le connaissaient depuis des années et qui l’aimaient, lui étaient restés fidèles. C’était là sa seule consolation au milieu des épreuves, des déboires, des inquiétudes poignantes dont il était accablé.