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POUR LA PATRIE

fièvre mystérieuse qui, depuis plusieurs années, avait fait son apparition sur divers points du globe. La docte faculté avait réussi à lui donner un nom savant tiré du grec, et à décrire très minutieusement la forme et les mœurs du microbe qui en était l’incontestable auteur. Mais le moyen de détruire cette petite vie qui donnait la mort, elle ne l’avait pas encore trouvé. Comme ses confrères, dont il consulta plusieurs, Lamirande était réduit à l’impuissance en face de cet infiniment petit. On ne pouvait même pas s’imaginer où madame Lamirande avait contracté cette maladie dont il n’existait pas, en ce moment, un seul autre cas dans tout le Canada.

Retenu presque jour et nuit auprès de sa femme qui empirait toujours, Lamirande ne put prendre qu’une part fort restreinte à la lutte suprême. Leverdier se multipliait. Il avait posé sa candidature dans un comté voisin de Québec. Puis, parcourant les campagnes de tout le district, il essayait de ranimer l’ardeur des patriotes. Il brochait des articles pour son journal au beau milieu des comités électoraux, tandis que cinquante personnes parlaient à tue-tête autour de lui et l’interrom-