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POUR LA PATRIE

bien nous donner quelques renseignements, très précis, qu’il possède à ce sujet ? S’il ne veut pas, nous serons obligé de les donner nous-mêmes”.

Lamirande dédaigna cette vague insinuation. Il ne pouvait même pas comprendre à quoi le journal sectaire faisait allusion, tant ses motifs étaient purs. Leverdier eut un soupçon de ce qui allait venir.

— Ils vont t’accuser, mon pauvre ami, dit-il, d’avoir voulu te vendre à sir Henry.

— Mais ce n’est pas possible ! Du reste, si peu franc qu’il soit dans ses manœuvres politiques, sir Henry, qui est un gentilhomme, nierait pareille accusation si elle venait à se formuler contre moi en termes précis.

— Ces gens-là peuvent faire n’importe quoi pour te ruiner.

— Je te crois un peu pessimiste.

Leverdier ne l’était pourtant pas. Deux ou trois jours plus tard, la Libre-Pensée porta formellement son accusation. Il affirma, avec un grand luxe de détails, en indiquant le jour, l’heure et l’endroit où la conversation avait eu lieu, que Lamirande, pendant une réception chez sir Henry, avait dit au premier ministre